Chouette hulotte (Strix aluco)

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La Chouette hulotte (Strix aluco) ou chat-huant est une espèce d’oiseau de la famille des Strigidae. Ce rapace nocturne est très répandu en Eurasie, notamment en Europe.

Son ventre est pâle avec des stries sombres, et les parties supérieures du corps sont brunes ou grises. Plusieurs des onze sous-espèces reconnues ont les deux variantes. Le nid est généralement dans un trou dans l’écorce d’un arbre et il permet de protéger les œufs et les jeunes contre les prédateurs potentiels. Cette chouette ne migre pas et attache beaucoup d’importance à son territoire. Beaucoup de jeunes oiseaux meurent de faim s’ils ne peuvent pas trouver un territoire libre une fois la protection parentale finie.

Ce rapace chasse principalement les rongeurs pendant la nuit, généralement en fondant sur sa proie depuis une hauteur et l’avalant entièrement, rejetant ensuite des pelotes de réjection. Sa vision et son audition couplées à un vol silencieux l’aident dans sa chasse nocturne. Cependant, contrairement à une croyance populaire, sa rétine n’est pas plus sensible que celle d’un humain et c’est plutôt ses oreilles placées de façon asymétrique qui sont essentielles à sa chasse car elles lui donnent une excellente audition directionnelle. La Chouette hulotte est capable de capturer des chouettes plus petites, mais est elle-même vulnérable aux grands-ducs de plus grande taille ou à l’autour des palombes. Les renards roux sont une cause importante de mortalité chez les jeunes fraîchement sortis du nid.

On a coutume d’associer la chouette à l’idée de malchance ou de mort à cause de ses habitudes nocturnes.

Étymologie

Strix aluco, le nom scientifique de la chouette hulotte vient du latin strix ou strinx qui veut dire « chouette » et ulucus qui veut dire « petit-duc ».

Cette espèce présente un dimorphisme sexuel, la femelle étant plus grande que le mâle d’environ 5 %, et plus lourde de 25 %.

Avec une hauteur plus importante et de longues phases planées, le vol de la chouette hulotte est produit avec moins de battements d’ailes que les autres espèces de chouettes eurasiennes. Le vol de la chouette hulotte est assez lourd et lent, particulièrement lors des premiers battements d’ailes de son envo. Comme chez la plupart des chouettes, le vol est rendu silencieux par ses plumes soyeuses et par une bordure de barbules fines placées sur le bord d’attaque des rémiges primaires les plus externes. Sa taille, sa forme trapue et ses ailes larges la distinguent des autres chouettes trouvées dans son aire de répartition. La chouette lapone, les différents grand-ducs et la chouette de l’Oural sont de forme semblable, mais beaucoup plus grands.

Les adaptations à la vision de nuit incluent une grande taille de l’œil, sa forme tubulaire, un grand nombre de bâtonnets groupés dans la rétine, et une absence de cônes, puisque les bâtonnets ont une sensibilité supérieure à la lumière. Ces bâtonnets ne contiennent que peu de gouttelettes lipidiques, dont la présence réduirait l’intensité lumineuse. À la différence des rapaces diurnes, les chouettes ont normalement une seule fovéa, ce qui est peu développé, sauf chez les chasseurs diurnes, comme le hibou des marais.

L’audition est importante pour les rapaces nocturnes, et comme les autres Strigiformes, la chouette hulotte a deux oreilles de structure différente et placées de manière asymétrique pour améliorer l’audition directionnelle. Un « passage » à travers le crâne relie les tympans, et les légères différences de temps dans l’arrivée du son à chaque oreille permet de situer la source. L’ouverture de l’oreille gauche est plus haute sur la tête que l’oreille droite, plus grande, et qui s’incline plus bas, améliorant de la sensibilité aux sons venus du bas. Les deux ouvertures de l’oreille sont cachées sous les plumes du disque facial, qui est structurellement conçu pour être « transparent » au son, et est tenu par un pli mobile de peau.

  • Poids : 400 à 550 g (les femelles sont plus lourdes) ;
  • Longueur : environ 38 à 40 cm ;
  • Envergure : 92 à 95 cm ;
  • Longévité : jusqu’à 18 ans.

Elle n’est pas très exigeante pour le lieu de nidification et a une nourriture variée : c’est pourquoi on la rencontre dans autant d’endroits différents. Elle reste fidèle au même nid, qui peut être un arbre creux, un trou de vieux mur ou de rocher, ou bien un nichoir. Elle ne construit jamais son propre nid.

La Chouette hulotte peut être présente en contexte urbain et elle est rencontrée dans plusieurs villes même grandes comme Lyon, Marseille, Toulouse ou Paris. À Paris, un projet est totalement dédié depuis 2010 à l’étude de sa population qui semble en fort déclin depuis quelques décennies sans explication claire à ce jour.

Ses œufs mesurent de 43 à 51 x 35 à 43 mm et sont de couleur blanche.

La chouette hulule. Le mâle pousse un « hou-hou » sonore suivi par un « houu » plus long, une à quatre secondes plus tard. À la période des amours son cri est « Houou, hou, hououououououou » (hululement) mais parfois aussi un « Youih » ou un « kouwitt ».

Le nom scientifique de la chouette hulotte, Strix aluco, a été défini par le naturaliste suédois CArl von Linné en 1758.

Strix aluco aluco Europe du Nord et centrale : de la Scandinavie aux mers Méditerranée et Noire Linnaeus, 1758
Strix aluco sylvatica Europe de l’Ouest avec la Grande-Bretagne incluse Shaw, 1809
Strix aluco nivicola, Chouette des neiges Du Népal au sud-est de la Chine, du sud au nord de la Birmanie et de la Thaïlande (Blyth, 1845)
Strix aluco biddulphi Nord-ouest du Pakistan et Cachemire Scully, 1881
Strix aluco willkonskii De la Palestine au nord de l’Iran et du Caucase (Menzbier, 1896)
Strix aluco mauritanica Nord-ouest de l’Afrique : du Maroc à la Tunisie et à la Mauritanie (Witherby, 1905)
Strix aluco sanctinicolai Ouest de l’Iran et nord-est de l’Irak (Zarudny, 1905)
Strix aluco ma Nord-est de la Chine et Corée H. L. Clark, 1907
Strix aluco harmsi Turkménistan (Zarudny, 1911)
Strix aluco siberiae Russie centrale : de l’Oural à l’ouest de la Sibérie Dementiev, 1933
Strix aluco yamadae Taiwan Yamashina, 1936

La chouette hulotte, comme les Strigiformes, a souvent été considérée comme un présage de malchance. William Shakespeare l’a utilisé dans Jules César (Acte 1, Scène 3) : « Et hier l’oiseau de nuit s’est abattu sur la place du marché, en plein midi, huant et criant ». John Ruskin, a toujours trouvé le cri de la chouette prophétique de malheur pour lui. William Wordsworth a également écrit le poème « About a Boy sur ce thème.

La chouette hulotte est l’emblème du magazine français La Hulotte.

foto: Mihai Baciu

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