Autour des palombes (Accipiter gentilis)

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L’Autour des palombes (Accipiter gentilis) est une espèce de rapaces de taille moyenne de la famille des Accipitridae, qui comprend aussi les aigles et les busards. C’est une espèce proche de l’épervier d’Europe.

Il porte de nombreux autres noms vernaculaires où il est selon les cas qualifié d’autour, épervier ou encore d’émouchet. Entre autres : épervier autour, autour commun, gros épervier, émouchet des pigeons, épervier bleu, aigle chasseur, gros ratier

L’Autour des palombes est le plus grand des oiseaux du genre Accipiter. C’est un rapace qui possède de courtes et larges ailes et une longue queue bien adaptées au vol en forêt, habitat où il vit et fait son nid.

Le mâle est bleu-gris sur le dessus et strié de gris sur le dessous. Il mesure entre 49 et 57 cm et possède une envergure allant de 93 à 105 cm.

La femelle est plus grande, elle mesure entre 58 et 64 cm avec une envergure entre 108 et 127 cm. Elle est bleu ardoise au-dessus et grise en dessous. Les mâles les plus petits pèsent environ 630 grammes tandis que les femelles les plus grandes peuvent peser jusqu’à 2 kg. Les jeunes sont bruns au-dessus et striés de brun par dessous. Le vol est caractéristique « cinq lents battements d’ailes, puis vol plané ».

En Eurasie, le mâle est parfois confondu avec la femelle de l’épervier d’Europe, mais il est plus large, plus épais et possède de plus longues ailes que celle-ci. En Amérique du Nord, les jeunes sont parfois confondus avec l’épervier brun ou avec l’épervier de Cooper, mais la taille permet là aussi de les différencier.

Écologie et comportement

L’Autour des palombes chasse en rasant les haies et les buissons. Il pratique également l’affût sur une branche basse ou un piquet, de préférence à couvert. C’est un rapide chasseur qui peut fondre sur sa proie à une vitesse de 100 km/h.

Il se nourrit surtout d’oiseaux et de mammifères de taille moyenne. Auprès de 317 aires réparties dans presque toute l’Allemagne, les restes de 713 mammifères appartenant à 18 espèces et ceux de 8 309 oiseaux de 123 espèces ont été découverts. Les premiers sont représentés surtout par des écureuils (259), des lièvres (surtout des jeunes, 201), des lapins de garenne (162) et des campagnols (52). Un jeune renard constitue un cas particulier. Les oiseaux les plus souvent capturés sont les geais (1 485), les pigeons domestiques (1 425), les perdrix grises (880), les pigeons ramiers (712), les étourneaux (482), les grives musiciennes (335) et les corneilles (326). Parmi les proies aviennes moins fréquentes se trouvent également d’autres rapaces diurnes (tels que 113 faucons crécerelles, 87 éperviers, 16 buses) et aussi des nocturnes (tels que 179 hiboux moyens-ducs, 46 chouettes hulottes, 42 hiboux des marais), des canards colverts (46), divers autres oiseaux aquatiques et des gallinacés (dont 99 poules), et même deux hérons cendrés.

Localement et selon la saison, d’autres espèces peuvent tenir la première place dans le régime alimentaire de cet oiseau : c’est le cas des laridés au bord de la Mer Baltique.

En milieu urbain, il capture surtout des pies bavardes, des pigeons domestiques et des choucas des tours.

Les besoins alimentaires de cet oiseau sont estimés entre 160 et 180 g de viande quotidiennement.

En vol, il se balance comme un funambule. En parade, il effectue des acrobaties, s’arrêtant souvent en plein vol, ailes grandes ouvertes.

Lors des journées ensoleillées de février et mars, le couple, réuni depuis peu, parade. Un ou les deux oiseaux s’élèvent en spirales dans le ciel et y planent très haut avant de regagner la futaie par des piqués vertigineux.

En février mais surtout en mars, le mâle réalise plusieurs ébauches de nid. La femelle en choisit une ou opte pour une ancienne aire, voire un ancien nid de rapace ou de corvidé.

Elle pond dans ce nid 2 à 5 œufs, souvent 3 ou 4, ovales et blancs, dont la taille a pour valeurs extrêmes : 51,0-65,0 mm × 40,6-51,0 mm. Elle les couve souvent seule, durant 35 à 38 jours, puis garde les jeunes une dizaine de jours, alors que le mâle se charge de chasser. Cependant, c’est la femelle qui nourrira les petits, le mâle se contentant de ramener la nourriture. Lorsque les jeunes auront 6 semaines, ils quitteront le nid.

Les femelles sont susceptibles de se reproduire dès l’âge d’un an, mais la plupart entament leur carrière reproductrice entre deux et quatre ans ; une étude menée en Allemagne sur une durée de 30 ans et portant sur 74 femelles montre que ce sont celles qui débutent à l’âge de deux ans qui ont la meilleure fitness (nombre de jeunes élevés au cours de leur vie)

Distribution géographique

L’Autour des palombes niche dans l’extrême nord du Maroc, dans presque toute l’Europe (à l’exception notable de l’Islande), en Turquie, dans le nord et le centre de l’Asie ainsi que dans le nord de l’Amérique du Nord.

Une fraction des populations est sédentaire tandis qu’une autre, surtout composée de jeunes, est migratrice.

Habitat

Cet oiseau peuple les forêts et les grands bois notamment de conifères avec de grandes clairières et des milieux ouverts voisins, biotopes dans lesquels il chasse préférentiellement. Son activité s’étend aux champs et prairies bordés de haies, aux marais et aux étangs aux berges boisées. Par contre, il évite les grands espaces découverts.

Dans certains pays, l’Autour des palombes s’est adapté au milieu urbain : Russie (en hiver près de Moscou dès la fin de la première moitié du XXe siècle), Pays-Bas (Amsterdam), Lettonie (Riga) et Allemagne (Cologne).

Cet oiseau est peu commun, mais il est classé par l’UICN en LC (Préoccupation mineur

L’Autour des palombes bénéficie d’une protection partielle sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter. Toutefois, le prélèvement exceptionnel d’un poussin au nid (désairage) peut être autorisé par le ministre de l’Écologie, après avis du Conseil National de la Protection de la Nature pour l’exercice de la chasse au vol (fauconnerie).

La sous-espèce Accipiter gentilis arrigonii a été inscrite à l’annexe I de la directive oiseaux ; elle est donc protégée par la commission européenne. Les raisons de cette protection sont le faible effectif (quelques dizaines de couples, une centaine au mieux), sa faible répartition géographique (une partie de la Corse et une partie de la Sardaigne), la dégradation de son habitat (due au surpâturage, aux incendies et à l’exploitation forestière), le braconnage et la contamination des oiseaux par les pesticides. La déclin de la population de ces oiseaux en Corse est particulièrement préoccupant.

L’espèce admet un taxon synonyme, Astur palumbarius Linné

D’après Alan P. Peterson, cette espèce est constituée des sous-espèces suivantes :

  • A. g. gentilis (Linnaeus, 1758), de la péninsule scandinave et de l’Europe de l’Ouest ;
  • A. g. albidus (Menzbier, 1882), du nord-est de l’Asie ;
  • A. g. apache van Rossem, 1938, du sud-ouest des États-Unis ;
  • A. g. arrigonii (Kleinschmidt, 1903), de taille plus petite que la sous-espèce type, avec l’aile et la queue plus foncées, elle se rencontre en Corse et en Sardaigne ;
  • A. g. atricapillus (Wilson, 1812), le plus commun en Amérique du Nord ;
  • A. g. buteoides (Menzbier, 1882), de l’extrême nord-est de l’Europe à l’Asie du Nord (ouest de la Sibérie notamment) ;
  • A. g. fujiyamae (Swann & Hartert, 1923), de l’est de l’Asie ;
  • A. g. laingi (Taverner, 1940), limité à l’île de Vancouver ;
  • A. g. marginatus (Piller & Mitterpacher, 1783), des Balkans ;
  • A. g. schvedowi (Menzbier, 1882), de l’est de l’Asie.

On trouve quelquefois A. g. striatulus, qui n’est plus considérée valide par les principales autorités taxinomiques. La sous-espèce A. g. gallinarum est considérée comme synonyme de A. g. gentilis.

foto: Mihai Baciu

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